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macabanocanada
18 novembre 2004

Bad mood

Certains pensent que je ne fais que me plaindre. Donc certains ne supportent pas que je mette des mots sur du malaise. Je ne pense pas me plaindre en disant par exemple que ce soir j'ai pas la pêche, que je suis parti précipitamment de la soirée au Milwauky's sur Adelaïde Street. J'avais oublié mon ID, j'aurais sûrement préféré que le videur me jette d'entrée de jeu. Cette ambiance bar-se saoûler à la bière-hip hop music, je ne peux plus la supporter. C'est ainsi. Voir les garçons trouver du plaisir dans ce genre d'ambiance, c'est décevant. Voir les filles s'appréter pour sortir là, c'est ridicule. Ryerson en haut, U of T en bas, musique de station de radio de banlieue qui sature mes oreilles, la queue pour boire d'un trou une Blue ou un Breezer trop sucré, cette décoration que l'on retrouve partout, du bois sur les murs, au sol, au plafond, des fagnons Molson, des matches de foot sur les écrans... Partir m'évite justement de me plaindre. La plupart du temps je pars virtuellement, dans ma tête. J'en arrive juste à un point où je ne peux plus me forcer. Alors je me retrouve un peu seul. J'ai parcouru ces rues propres qui séparent les plus hauts buildings du downtown. Pas une personne ne m'a abordé, ce soir. Mon visage devait être fermé, aucune possibilité de me tirer un loony ou une Marlboro importée de New-York (mon petit trésor). Les écrans passent des pubs pour les trottoirs vides, les décorations de Noël scintillent déjà sur une place qui n'a aucune justification historique. J'ai failli m'arrêter chez HMV pour claquer ma tune dans des DVD's. Tellement facile. Puis je suis remonté dans ma chambre, ma bulle, qui ne parvient pas à m'isoler des cris. Je suis de plus en plus asocial et nostalgique de mon premier mois magique et insousciant. J'ai croisé Sarah dans la rue tout à l'heure. Oui on ne s'est pas vu depuis longtemps. Si tu savais que je garde d'excellents souvenirs de ces premières soirées, encore estivales, quand on n'avait pas tous ces devoirs, quand on avait plus de sous aussi. Oui il faut qu'on s'organise un truc. Si tu savais que dans ma tête, je me dis qu'il s'agira d'une tentative pour renouer avec tout ça. Et qu'il ne faudra pas la gâcher. C'est important. Je veux que mon dernier mois reprenne la saveur du premier. Je veux me plaindre comme un gamin, le jour de mon départ.
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Commentaires
F
Souviens toi de ce que tu avais répondu sur "le véritable chagrin se porte en silence". Et puis encore, depuis quand on ne pourrait pas exprimer toutes ses émotions, heureuses ou malheureuses, dans un carnet intime public ;-) Oui, tu es de ceux qui se détachent avant de ne plus être là physiquement ("tiens Manu est rentré???"). Oui, tu vis avec tes émotions et restes sensible à ton univers proche et ton environnement. Oui, tu peux avoir des doutes et des incertitudes. Oui, tu peux savoir et pouvoir profiter de toutes les nuances et vagues de ta vie. Mais tu restes le même, et ça c'est l'essentiel.<br /> Le temps avance et chaque minute a son bonheur.<br /> Le tien est toujours là mais tu peux ne pas le remarquer tout le temps. Paris est proche. Tes repères. Mais l'épisode canadien restera gravé.<br /> Avance. Et continue de croire en toi.
P
Meuh non on t'aime Manu ! :o)
C
Hmmm... tu passes combien de temps au Canada? Tu es un exchange student pour 1 semestre ou bien c'est pour toute la durée de ton diplome?<br /> <br /> Il y a un phénomène qui se passe avec les etudiants etrangers qui s'appelle le "U curve of social adaptation". C'est la courbe de tes emotions quand tu vas vivre dans un pays etranger. Ca commence en haut du U "tout est genial ici, c'est l'euphorie, c'est que des pauvres taches qui ratent tout de la vie ceux qui sont restes au bercail", puis c'est le fond du U "ouais, cette fac' elle s'en fout de ses etudiants, ils aiment que notre fric, et keskils ont les gens de ce pays a ne vouloir se soucier que de fric et de choses materielles, etc etc.." et puis ca remonte en deux phases "ah ben c'est pas les gens qui sont comme ca, c'est moi qui a des stereotypes... et puis la fac elle peut pas faire autrement" et puis apres tu t'y sens comme chez toi et tu deviens triste quand tu re-quittes.
M
Boa boa boaaa ! Mais plains toi si tu as envie de te plaindre !!! On ne ressent pas des choses sur commande, et tant mieux. Et surtout, il n'y a rien de pire que quelqu'un qui dit "mais tu ne devrais pas te plaindre, tu as tout pour être heureux". :))) Coup de genou, balayette ! Direct ! ;)
macabanocanada
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